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| 08-03-05 / 21:52 : Robert Silverberg : Le grand silence (cjed) | Je ne m'attendais pas à grand chose de ce livre, ecrit à la fin des années 90 dans une période assez banale. Relativement long, ce roman tarde à "passer à l'action". Le but avoué de Silverberg est de montrer le côté simpliste d'un classique tel que "La guerre des Mondes", sans jamais le nommer, mais on peut s'interroger sur cette volonté de donner des leçons... Pour se tirer du postulat invraisemblable d'un débarquement d'extra-terrestres farfelus, dignes de Mars Attack mais en plus réservés, Silverberg appuie lui même sur cette absurdité, seule façon de la faire admettre. Il y parvient difficilement au bout de quelques centaines de pages. Mais l'intérêt et le tour de force de l'auteur sont ailleurs : face à ce Silence des "Entités" comme il les appelle, il développe une fresque sur l'évolution d'une famille sur plusieurs générations, faisant apparaître et disparaître une multitude de personnages. La lecture est parfois pénible mais parvenir à développer ces personnages sous cette contrainte de "renouvellement permanent" est une prouesse. Certaines intrigues sont également assez originales dans le dernier tiers, et teintées des "débuts d'internet" qui semble avoir marqué Silverberg. En fin de compte on le perçoit vraiment ce "silence", pesant, et le temps qui passe, chose rare dans un roman de ce type. On est loin d'un "Independance day" dans lequel la libération n'est l'affaire que de quelques jours...
| Commenter | 08-03-05 / 21:38 : Robert Silverberg : Les monades urbaines (cjed) | Après une pause via le cycle Dune La Génèse, me voici récemment à me rafraîchir les idées avec ce livre considéré comme un des meilleurs de Silverberg, et qui a propulsé sa carrière. Les monades urbaines, écrit au début des années soixante dix, présente d'une manière extraordinairement moderne des réflexions très actuelles, et en cela pourrait faire passer des classiques tels que "Le meilleur des mondes" pour des livres naïfs et gentillets (qu'ils sont un peu ma foi). Encore une fois le style est aisé et volontairement déstabilisant. Dans les thèmes abordés Silberberg dépasse tous les tabous (encore actuels), et montre à quel point il était déjà en avance sur la révolution de l'époque, sexuelle celle là.
| Commenter | 08-03-05 / 21:25 : Robert Silverberg : Le fils de l'homme (cjed) | Ecrit un an après L'homme dans le labyrinthe, Le fils de l'homme est mon second livre de l'auteur. Et il s'agit bien d'une expérience hallucinante de la part de Silverberg, qui prend des risques dans ce délire psychédélique écrit volontairement de manière impersonnelle ("il" sans jamais le nommer) et dans lequel les lois que nous connaissons n'ont plus lieu, le Fils de l'homme façonnant à sa guise son environnement (et lui même). On y retrouve des principes fondamentaux imagés (le Poids, la région d'affliction, etc.) et une sensualité consternante, véhiculée par un vocabulaire riche. Si on parvient à dépasser les premières pages on est surpris par la maîtrise de l'auteur qui finalement s'en tire toujours même lorsqu'il s'ôte volontairement les repères.
| Commenter | 08-03-05 / 20:58 : Robert Silverberg : L'homme dans le labyrinthe (cjed) | C'est le premier roman de cet auteur que j'ai lu, il y a un peu plus d'un an, quoique j'avais déjà lu "Le retour des ténèbres", version romancée de la nouvelle très célèbre "Nightfall" d'Isaac Asimov, et fruit de la collaboration des deux auteurs. Pour commencer Silverberg est considéré comme l'auteur le plus prolifique et le plus talentueux de sa génération, on est stupéfait par l'aisance avec laquelle il écrit et la variété de son style et de ses sujets. Il a d'ailleurs reçu le prix ultime de Maître de la Science Fiction récemment pour son oeuvre immense. L'homme dans le labyrinthe présente un souci du détail technique et un suspense qui rappelle les "enquêtes" dont Asimov a le secret. Cela avec une étude de caractères profonde et un sujet réellement original. Seule la fin laisse... sur sa faim, mais heureusement l'intérêt du livre (suffisamment long) réside dans l'interrogation qu'il suscite. J'ai été surpris en découvrant que ce livre a été écrit ces dernières années seulement, décidemment Silverberg est capable de s'abstraire des influences de son époque et produit là ce qui aurait pu passer facilement pour un "classique des années 60". On peut trouver une critique sur le fameux site actusf de la plupart des livres de l'auteur, dans un style très bon et intéressant.
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